Sifnos (Σίφνος) est une île grecque du sud-ouest de l’archipel des Cyclades, située à 78 milles marins du Pirée. Le port principal, Kamarès, se trouve sur la côte ouest, la capitale Apollonia, se situant dans l’intérieur des terres.
Géographie et démographie
Elle a une superficie de 74 km2 pour un littoral de 70 km. Son sommet, le mont du Prophète-Élie (Profitis Ilias) s’élève à 680 m. Sa population était de 2625 en 2006.
Administration, localités
Depuis 1999, l’île forme un dème (municipalité) réunissant les anciennes communautés d’Apollonía et Artémonas.
Les principaux ports sont:
- Kamares
- Herronissos
- Faros
- Platy Yalos
- Vathi
Le village de Kastro, situé sur une éminence en bord de mer, est le site de la ville antique et le lieu de résidence des nobles depuis la période vénitienne, les murs extérieurs des maisons constituant un rempart comme à Naxos par exemple. On peut y voir les traces de l’acropole antique.
Hormis Kamarès, l’activité touristique est surtout présente à Platy Yialos et Vathi grâce à leurs grandes plages.
Histoire
Dans l’antiquité, Sifnos était une des îles les plus prospères des Cyclades. Elle fût peuplée pour la première fois par les Cariens et les Phoeniciens et fût appelée Akis et Meropi. Les premiers habitants furent succédés par les Crétois et, aux alentours de 1000 avant J-C, par des colonisateurs Ioniens, dont le chef, Sifnos, donna son nom à l’île.
Selon Hérodote, Sifnos était riche grâce à ses mines d’or et d’argent. Les Sifniens étaient tellement riches qu’ils établirent au 6e siècle avant J-C à Delphes le très renommé “Trésor des Sifniens », un des plus beaux de l’ancien sanctuaire. Pourtant, les habitants de l’île n’ont pas pu profiter longtemps de ces opulents gisements, qui furent soit épuisés soit ensevelis, ce qui mena au cours du 5e siècle avant J-C à une récession économique.
Pendant les guerres persiques, les Sifniens se battèrent côte à côte avec les Athéniens, devenant ainsi membres de l’alliance Athénienne à la fin de la guerre. Par la suite, l’île fut occupée par les Macédoniens, les Ptolémées, et enfin les Romains. Pendant l’époque Byzantine, les habitants de l’île furent victimes de nombreuses invasions. A cette époque, cette l’île faisait partie du département de la mer Egée. En 1207, les Vénitiens s’y installèrent, succédés des Turcs en 1617 qui occupèrent l’île jusqu’au début du 19e siècle, à l’exception de la période de l’occupation Russe (1770-1774). Les Sifniens participèrent à la Révolution de 1821 et furent libérés en même temps que les autres habitants des Cyclades.
L’île dans son ensemble constitue un monument archéologique, étant donné qu’elle est habitée depuis l’époque néolithique.
Sur la route entre Apollonia et Vathi se dresse la colline de Aghios Andreas avec, à son sommet, l’église du même nom qui fut construite en 1701. Vous y trouverez un des sites archéologique les plus importants de Sifnos. Les découvertes archéologiques témoignent de l’habitation permanente de cette île de l’époque mycéenne à l’époque hellénistique. Les fouilles ont révélé une grande partie de la muraille mycéenne datant du 12e siècle avant J-C. Au sein de la muraille se trouvent les ruines de 5 bâtiments. Ce site archéologique est accessible aux visiteurs tous les jours jusqu’au couché du soleil. De plus, 55 anciens forts sont dispersés sur l’île. Ils sont tous ronds et datent du 6e au 3e avant J-C, comme le démontrent les fragments de vases retrouvés dans la région, ainsi que la taille et la façon dont ils sont construits. La plus part d’entre eux sont à peine visibles. Ces forts furent construits après une invasion des Samiens (524 avant J-C) dans le but de pouvoir envoyer des signaux aux anciennes acropoles. Plus tard, ce réseau évolua et le système d’échange de signaux se répandit à toute l’île. Selon Thucydide, ils utilisaient probablement le feu et la fumée pour communiquer. Plus tard, les forts servirent de refuges aux femmes et aux enfants, alors que les plus forts repoussaient les attaques des pirates. Se trouvent encore aujourd’hui en bon état les fort de Aspros Pyrgos, à côté de la route vers Platis Giallos, et de Katavati (400 avant J-C), à « Kadé » sur la route vers Vathi.
Sifnos compte 3 musées: le Musée archéologique de Kastro qui propose des collections de sculptures des époques archaïque et hellénistique, le Musée d’Art Ecclésiastique au sein du monastère de Vryssiani à Exambela qui expose entre autres de vieilles publications, un évangile de 1796, un reliquaire, des séraphins, des ustensiles sacrés, des habits sacerdotaux, des icônes etc… et, pour finir, le Musée « folklore et d’art populaire » sur la “place des héros” à Apollonia, qui présente une exposition d’objets évoquant la vie traditionnelle de l’île.